Auteur : Michail Antonow / Jens-Peter Schliemann

Editeur : Winning Moves (2004)

Type de Jeu : Bluff / Progammation

Nombre de joueurs : 2 à 4

Age : 8 ans et +

Durée : 30mn

          



Les Caraïbes, 18ème siècle, les pirates sévissent, amassant trésors et richesses, qu'ils cachent dans les villes portuaires. Ces trésors ne tardent pas à attirer la convoitise des joueurs avides de butins qui vont rivaliser de bassesses pour s'emparer de toutes ces richesses : chacun va essayer de soudoyer en secret les capitaines des bateaux pirates qui naviguent sur les mers afin de dérober un maximum de trésors et de les ramener dans l'un de leurs repaires...

Chaque joueur choisit une couleur et reçoit les 7 cartes "corruption" (qui représent de -1 à 5 barils de rhum) et le support de carte qui lui correspondent. Chaque joueur dispose de 3 repaires sur le plateau (les 3 zones détourées à sa couleur).

6 des 16 tuiles coffres aux trésors, que l'on a préalablement mélangées face cachée, sont placées sur les villes qui leur correspondent. Les autres sont posées sur le plateau, face cachée, en 5 piles de 2 et constituent la réserve de coffres. Les valeurs des trésors s'échelonnent de 4000 à 8000 doublons.

Enfin on positionne les 6 bateaux pirates, au hasard, sur les cases prévues à cet effet du plateau de jeu.

Le Tour de Jeu :

Au début de chaque tour, chaque joueur affecte secrètement sur son support de cartes, 1 carte "corruption" à chacun des 6 bateaux. La carte restante servira en cas d'égalité.
Après que tous les joueurs aient placé leurs cartes, on passe à la phase de déplacement des bateaux par ordre alphabétique.
Les joueurs dévoilent la carte qu'ils ont affectée au bateau Arriba. Celui qui a fait l'offre de barils la plus importante, prend le commandement du bateau et peut le déplacer d'un nombre de cases au maximum égal au nombre de barils proposé auquel il faut soustraire 1 pour chaque carte -1 jouée par ses adversaires. S'il est possible de se déplacer d'un nombre de cases inférieur au maximum autorisé, on ne peut, en revanche, ni traverser ni s'arrêter sur un espace déjà occupé par un autre bateau.

En cas d'égalité entre 2 joueurs ou plus, les joueurs concernés peuvent jouer leur 7ème carte afin de les départager. Si l'égalité subsiste malgré tout, personne ne prend le contrôle du bateau pour ce tour-ci.

Le plateau de jeu

Lors du déplacement d'un bateau, le joueur qui le contrôle peut :
  • Attaquer une ville pour embarquer un coffre aux trésors.
  • Voler un coffre à un autre bateau situé sur une case adjacente.
  • Echanger un coffre avec un autre bateau situé sur une case adjacente.
  • Transborder son coffre sur un autre bateau situé sur une case adjacente.
  • Mettre un trésor à l'abri en le déchargeant dans un de ses repaires. Le joueur reçoit alors la somme correspondant au trésor en doublons.
Notes :
- Un bateau ne peut transporter qu'un seul trésor à la fois.
- Un bateau qui aborde un zone maritine contenant un port reçoit 2000 doublons.
- On ne peut pas jeter un coffre par-dessus bord.

Fin de Tour et Fin de Partie :

Lorsque les 6 bateaux ont été déplacés, en utilisant le même processus, le tour se termine. On prend alors 2 tuiles trésors de la réserve que l'on place sur le plateau dans les villes correspondantes.
Chaque joueur reprend ses cartes "corruption", les bateaux restent sur leurs positions et on entame un nouveau tour.

La partie se termine lorsqu'un joueur a atteint une somme minimum qui dépend du nombre de joueurs :
- 62000 doublons à 2 joueurs
- 41000 doublons à 3 joueurs
- 31000 à doublons 4 joueurs
On termine, dans ce cas, le tour en cours et le joueur le plus riche gagne la partie.
 

Caraïbes est un jeu de bluff pure souche, à classer dans la catégorie "je pense qu'il croit que je pense que...". Le secret de la réussite se trouve dans la capacité d'anticipation : il faut savoir deviner les intentions de jeu des autres joueurs et faire ses choix judicieusement en essayant de ne pas se retrouver coincé dans un duel stérile de barils...
Les règles, trés simples, sont faciles à assimiler et nous donnent un jeu d'un niveau familial trés abordable.
Le thème est parfaitement bien rendu, notamment grace au matériel, qui, il faut bien le souligner, est magnifique en plus d'être fonctionnel. Le seul reproche qu'on pourra lui adresser, concerne les bateaux dont l'assemblage a parfois un peu de mal à rester compact. Un problème que l'on peut régler facilement avec quelques points de colle...

Evidemment Le principe de révélation simultanée des choix secrets à la Chifoumi ne laisse guère de place à la stratégie, il faudra faire des choix tactiques pas toujours évidents et souvent cornéliens basés sur les probabilités de jeu des autres joueurs...qui eux-mêmes feront tout pour brouiller les pistes et deviner vos propres choix. Et c'est bien ce qui fait le charme de Caraïbes : on se prend vite au jeu des devinettes, jubilant lorsque l'on parvient à déjouer les plans des autres joueurs, pestant contre l'infortune lorsque les notres tournent court.

Caraïbes est un bon petit jeu de bluff, pas toujours trés contrôlable mais souvent générateur d'ambiance et dont le beau matériel, ainsi que le thème, toujours efficace, des pirates, donnent immédiatement envie de jouer.
Même si vous n'aimez pas les jeux où l'on ne peut pas tout contrôler, Caraïbes est de ceux que l'on peut aisément pratiquer entre deux jeux plus "conséquents", histoire de détendre l'atmosphère. De plus, malgré son matériel de trés bonne qualité, le jeu se vend à moins de 20€ dans toutes les bonnes boutiques...
 

Avec Caraïbes, tu te prends pour un corsaire arpentant les Océans, tu cherches les coffres remplis de Ducats. Ce que j'aime dans ce petit jeu, c'est que l'on ne dispose pas de son propre bateau et que l'on peut en fonction de la position des bateaux, anticiper, récupérer ou gêner ses adversaires. Après, sur la durée, Caraïbes peut devenir ennuyeux et s'avérer assez long si les joueurs commencent à se bloquer entre eux.
Sans être exceptionnel, Caraïbes vaut le mérite d'être essayé ne serait-ce pour ses bateaux astucieusement assemblés.



  • Bruno Faidutti




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